Un conservateur d’ensilage est un atout indispensable pour garantir un bon processus de fermentation. Un conservateur peut être de type bactérien (inoculant) ou de type chimique (acide).
Selon le but recherché (limiter les pertes, garantir la fermentation, maximiser les valeurs alimentaires, …), le choix du conservateur change.
Table des matières
Définition et objectifs d’un conservateur d’ensilage
Deux types de conservateurs existent : les bactériens et les chimiques.
Un conservateur d’ensilage est un additif biologique et/ou chimique, qui a pour but de réduire les pertes en matière sèche au silo et de préserver les caractéristiques alimentaires du fourrage.
Les objectifs d’un conservateur d’ensilage sont de :
- limiter les pertes, principalement en matière sèche, mais aussi en moisissures, de l’ordre de 5 à 10% selon la qualité de tassage (C’est d’autant plus risqué lorsque le silo est ouvert du début de l’hiver jusqu’au printemps. Ou pire encore, lorsque le silo est de nouveau ouvert pour l’été !)
- améliorer l’appétence du fourrage
- garantir des valeurs nutritionnelles du fourrage
Les deux types de conservateurs d’ensilage
Un conservateur bactérien, aussi appelé inoculant ou conservateur biologique, enrichit le fourrage en bactéries lactiques pour accéler la fermentation et améliorer la conservation.
Un conservateur acidifiant est composé d’acides organiques.
Conservateur bactérien ou inoculant
Les additifs d’origine microbiologique sont des bactéries lactiques et parfois des enzymes.
1. Les bactéries lactiques
Ces bactéries lactiques sont des bactéries capables de fermenter les sucres en acide lactique, mais pas que !
Les bactéries lactiques sont classées en 2 catégories, selon leur métabolisme des glucides :
- « acidifiantes », dites homofermentaires : les bactéries transforment le glucose en acide lactique uniquement.
- « stabilisantes », dites hétérofermentaires : les bactéries transforment le glucose en acide lactique, en acides acétique et propionique.
Parmi les bactéries homofermentaires, les principales souches utilisées sont : Lactobacillus plantarum, Lactobacillus lactis. Ces bactéries ont un pouvoir acidifiant. Elles baissent rapidement le pH de l’ensilage.
Parmi les bactéries hétérofermentaires, les principales souches utilisées sont : Lactobacillus buchneri, Lactobacillus brevis. On peut aussi citer des bactéries « nouvelle génération », comme la Lactobacillus parafarraginis et la Lactobacillus diolivorans. Ces bactéries ont un pouvoir anti-échauffement. Elles stabilisent rapidement l’oxygène du silo. En parallèle, elles gardent le pH bas, inhibent les levures, les champignons et les butyriques. Elles continuent d’agir même le silo ouvert car ces bactéries ne sont pas anaérobies-strictes. L’idéal est de vérifier leur présence dans les conservateurs appliqués dans les silos d’été.
A noter l’intérêt particulier de la bactérie Lactobacillus buchneri par l’entreprise Schaumann : elle permet la production de propylène-glycol (aussi désigné comme propane-1,2-diol). Souvent intégré en plus dans les rations ou au robot, le propylène glycol joue un rôle majeur dans la prévention des cétoses. Toutes les bactéries Lactobacillus buchneri ne permettent pas la production de propylène-glycol.
Toutes les bactéries ne sont pas identiques, même si elles portent le même nom. Pour vous assurer de la bonne qualité de la bactérie, assurez-vous que les numéros d’identification des souches bactériennes sont enregistrées à l’EFSA et testées en essais scientifiques.
2. Les enzymes
Certains conservateurs sont composés d’enzymes, sous forme de cellulase, hémicellulase ou amylase. Leur intérêt réside dans la dégradation de sucres complexes en sucres simples. Les sucres sont alors rendus plus facilement disponibles pour les bactéries lactiques.
Les études scientifiques récentes ne montrent pas d’effet positif des conservateurs avec enzymes ni sur la conservation des ensilages ni sur la production laitière. Il n’est donc pas nécessaire d’acheter un conservateur composé d’enzymes.
Conservateur chimiques ou « acides »
Les additifs d’origine chimique sont des acides organiques, soit :
- Acide formique : va baisser le pH de l’ensilage, a une action anti-bactérienne et anti-levure
- Acide propionique : pouvoir acidifiant, anti-échauffement et anti-fongique
Pourquoi utiliser un conservateur d’ensilage ?
Un conservateur d’ensilage va permettre une conservation et une valorisation optimales des ensilages.
Les avantages sont nombreux :
- baisser rapidement le pH jusqu’à un stade optimum
- réduire les pertes de MS
- préserver la valeur alimentaire de l’ensilage
- diminuer les risques d’échauffement
- éviter la présence de moisissures, de butyriques et de coliformes
Quand appliquer son conservateur d’ensilage ?
Le conservateur s’applique au moment du chantier d’ensilage.
Que ce soit un inoculant bactérien ou un conservateur de type acide, ils se pulvérisent au moment de la récolte grâce aux pompes ou applicateurs intégrés aux ensileuses.
Le jour du chantier d’ensilage, vous préparez la dilution à incorporer dans la pompe-doseuse de l’ensileuse.
Le conservateur sera alors pulvérisé sur l’ensemble du volume récolté.
Les conditions de réussite d’un ensilage de maïs
Il est pertinent d’utiliser un conservateur que si les conditions de réalisation d’un bon chantier d’ensilage et d’un silo correctement conçu sont remplies.
Les recommandations à appliquer pour un silo d’ensilage réussi :
- un taux de matière sèche de l’ensilage compris entre 32 et 35% MS
- un silo bien conservé, bien tassé
- un silo couvert vite et bien
- une bonne valeur en matière azotée
Un conservateur ne sauvera pas un ensilage de mauvaise qualité !
Il est recommandé de ne pas utiliser de pneus pour couvrir un silo, en préférant l’utilisation de boudins. Bachez le silo le jour même de l’ensilage est primordial.
Dans l’idéal, un chantier d’ensilage de maïs ne devrait pas être réalisé dans des conditions de température extérieure supérieur à 30°C. Les changements climatiques ne permettront probablement plus à l’avenir de garantir une température basse. L’utilisation d’un conservateur est donc d’autant plus conseillée.
Quel prix ?
A raison de 1 à 2 grammes par tonne de matière verte récoltée, il est nécessaire d’anticiper le tonnage récolté avant de commander son conservateur. Au cours du chantier, la quantité de conservateur utilisée s’ajustera à l’arrivée de la première remorque d’ensilage.
Pour estimer la quantité de conservateur nécessaire :
Nombre d’hectares à ensiler x quantité de matière verte (MV) récoltée = tMV en silo
Exemple : vous ensilez 12 ha, à un rendement de 30 tMV/ha. Ce qui correspond à un rendement de 10 tMS/ha d’un ensilage à 33% de MS.
Le tonnage de matière verte récoltée sera de : 12 ha x 30 tMV/ha = 360 tMV.
A raison de 1 gramme de conservateur par tMV récoltée, il faudra commander un sachet de 360 grammes minimum.
Les prix varient de 1,60 € à 2,50 € par tonne de matière verte. La moyenne avoisine les 1,85€ la tonne de matière verte sur le marché français. Méfiez-vous des prix défiants toute concurrence, en vérifiant les points suivants.
Comment choisir son conservateur d’ensilage ?
Choisir un conservateur dépend du type de fourrage récolté et des objectifs recherchés : acidifiant, anti-échauffement, …
Plusieurs vérifications à faire avant de commander son conservateur :
– la présence de bactéries homofermentaires ET hétérofermentaires
– des souches de bactéries reconnues pour leur efficacité : des bactéries homofermentaires de type plantarum pour les ensilages d’herbe, des bactéries hétérofermentaires de type buchneri pour les ensilages de maïs
– une utilisation en format « poudre à diluer ». Eviter la forme « semoulette » sous forme de poudre à répandre sur le tas. Malgré une facilité d’utilisation, il y a une mauvaise répartition du produit, un manque d’efficacité des bactéries répandues sur le silo.
– la possibilité d’utiliser le conservateur malgré de l’eau légèrement chlorée. Certains conservateurs ne sont pas « protégés » du chlore. Dans ce cas, si la dilution est faite avec de l’eau même légèrement chlorée, l’efficacité du produit sera inhibée.
Les marques et entreprises présentes sur le marché
Les coopératives et groupes privés du secteur agricole vendent des conservateurs.
Tous ne sont pas fabricants ni propriétaires des souches qu’ils commercialisent.
Pour garantir un conservateur de qualité, tournez vous vers l’une de ces 4 entreprises sérieuses :
Entreprise | Marque et Produits |
LALLEMAND | Magniva |
PIONEER | Sila Bac, 11Green, 11Corn, 11B91 |
CHR HANSEN | Silosolve |
SCHAUMANN | Bonsilage |
Les distributeurs sont nombreux sur le territoire. Ils achètent les conservateurs aux fabricants et les revendent en changeant ou non la marque et son visuel.
Faites vous accompagner par un conseiller indépendant
Un conseiller indépendant peut vous aider dans le choix de votre conservateur d’ensilage.
Ecrivez-nous à bonjour@conseilenagriculture.fr
Choisir un indépendant, c’est collaborer avec un technicien qui ne sera pas influencé par des bénéfices de vente !