Le nettoyage de la salle de traite est une chose simple à vérifier.

Pourtant, tellement simple, elle est souvent regardée de loin.
C’est un ensemble de détails qui font la qualité du lavage.

Il y a des questions à se poser :
– Le nettoyage de la salle de traite peut-il être amélioré ?
– La qualité de l’eau est-elle au rendez-vous ?
– C’est bien de savoir détecter et soigner une mammite, mais ne faut-il pas mieux éviter d’en avoir ?
– Quel est le plus important : savoir détecter et soigner une mammite ou éviter d’en avoir ?

L’analyse des germes est le premier critère qui permet de savoir si votre installation se nettoie correctement.

Au-dessus de 20 000 germes/ml de lait, il est grand temps de s’inquiéter. Le nettoyage de la salle de traite est à regarder à la loupe.

En dessous de 10 000 germes/ml de lait, on considère que le lavage fonctionne correctement. Mais attention, un biofilm peut se former et être responsable de vos cellules (leucocytes) et/ou mammites.

Comment nettoyer une machine à traire ?

Le lavage est à l’origine du dépassement des normes sanitaires (leucocytes, germes, …). Il est fondamental de vérifier régulièrement le nettoyage de la salle de traite.

Assurez-vous que les 4 points clefs suivants sont bien respectés pour un bon nettoyage et une bonne désinfection de votre installation : la température, les produits, la turbulence et les quantités d’eau.

La température

Lors du prélavage, la température doit être en dessous de 50 °C, sinon on risque de cuire le lait.

Lors du lavage, la température souhaitée doit être supérieure à 35 degrés, pour éviter que les matières organiques se redéposent.

Plus la quantité de matière grasse du lait (taux butyreux) de vos animaux est élevée, plus la température devra l’être également. En lait de chèvres, avec un taux butyreux supérieur à 50 g/kg de lait, la température finale devra atteindre 45 °C pendant le cycle de lavage.

Les produits

La température doit être supérieure à 40°C en fin de lavage. Pour y arriver, il est nécessaire d’adapter la température au départ en fonction de l’installation. Parfois, les températures en début de lavage atteignent 70-75 °C. Malheureusement, peu de produits supportent ces températures élevées.

Il est donc nécessaire de lire les étiquettes des produits pour vérifier le seuil de température.

Un autre point à vérifier est le temps de contact du produit. Il est généralement compris entre 5 et 10 minutes.

La turbulence

La turbulence correspond à l’air qui est aspiré lors du nettoyage de la salle de traite. La turbulence sert à nettoyer les tuyaux, le lactoduc et les faisceaux trayeurs.

Si elle est trop faible, il y a un risque d’encrassement de l’installation.

A l’inverse, si elle est trop élevée, il y a aussi un risque d’encrassement, qui sera cette fois-ci expliqué par un refroidissement plus rapide de l’eau de lavage et par une mauvaise circulation de l’eau.

Les quantités d’eau

Il est recommandé de mesurer les quantités d’eau utilisées pendant les cycles de lavage. Pour cela :

1. mesurer le volume dans le bac pour ensuite savoir quelles quantités de produits sont utilisées (souvent, les produits sont dosés à 0,5%, soit 300 ml pour 60 litres)

2. disposer d’un contenant dans le bac pour savoir quelles quantités de produits sont utilisées et pour connaitre le volume qui circule dans les faisceaux trayeurs.

Pendant le cycle de lavage, au moins 15-20 litres doivent être en contact pour nettoyer correctement et désinfecter la machine à traire. Il est facile de le mesurer, surtout lorsque des préleveurs sont utilisés lors des contrôles de performances. Si le volume d’eau est moins important que la recommandation, dans un ou plusieurs postes, vérifiez que les plateaux de lavage ne soient pas encrassés.

Exemples de problèmes de nettoyage de salle de traite

Cas 1 : produits lessiviels peu performants

On observe un dépôt qui fait penser à un problème de température.

L’éleveur pense que « la température finale ne serait pas assez chaude et donc toute la matière organique et minérale se redéposeraient dans le fond de la canalisation. »

Le conseiller indépendant en traite explique plutôt que les produits lessiviels utilisés n’étaient pas assez puissants pour nettoyer correctement. Ainsi, toute la matière organique se redéposait dans le fond du lactoduc.

Cas 2 : supports de traite vieillissants

On observe un morceau de ferraille rouillé, initialement issu d’un plateau de lavage. On devine même un morceau de plastique.

Des supports vieillissants laissent tomber des morceaux dans le bac de lavage, qui sont ensuite aspirés et se retrouvent bloqués dans les plateaux de lavage.

Dès que le niveau de circulation de l’eau est trop faible dans les faisceaux trayeurs, un biofilm vient se former, entrainant ainsi une mauvaise désinfection sur quelques postes de traite.

Dans cet exemple, l’élevage était aussi sujet à des mammites et un fonctionnement du décrochage automatique aléatoire.

Cas 3 : tâches dans le fond de la chambre de réception

On observe des tâches dans le fond de la chambre de réception.

Dans cet exemple, l’élevage obtenait un résultat de 7000 germes. L’éleveur trouvait que ses vaches « n’étaient pas bien finies à la traite », avec quelques mammites.

Les tâches correspondent à une sorte de biofilm visible, qui lui, est dû à une qualité d’eau avec une dureté élevée (> à 15°F).

Le conseil est d’augmenter la quantité d’acide pour que cette pellicule disparaisse.

Depuis, les germes et mammites ont diminué et les vaches sont traites correctement.

Impacts économiques d’un mauvais nettoyage de salle de traite

Un problème de lavage sur la salle de traite ne rime pas toujours avec pénalités sur la paie de lait. En effet, les germes ne sont pénalisés que lorsqu’ils dépassent les 50 000 germes.

L’impact de l’installation de traite sur la qualité du lait est d’environ 30 %. Si on lave mal, on ne désinfecte pas correctement, entrainant une contamination croisée. le décrochage automatique s’encrasse entrainant de la surtraite ou de la sous-traite, qui peuvent causer des mammites cliniques et subcliniques.

Sur 12 mammites en moyenne dans l’année, 4 sont issues d’un mauvais nettoyage de votre installation de traite. Le coût d’une mammite est d’environ 225 €, soit 900 € de manque à gagner sur l’année.

Conclusion

Lorsque que vous avez un résultat de germes supérieur à 10 000 germes/ml de lait, il faut revoir le nettoyage de l’installation de traite. Pour aller plus loin, on peut réaliser des analyses de lait couplées à des sondes de températures, qui indiqueront si le tank est fonctionnel.

Si vous avez un taux cellulaires élevé et/ou des mammites, votre lavage est peut-être en cause. Alors n’attendez plus, faites un Net’Traite, avec un conseiller indépendant en traite.

Article rédigé par Jonathan Sureau

Consultant spécialisé dans la vérification et le réglage des installations de traite en bovins et caprins pour améliorer la qualité du lait. Plus de 10 ans d’expérience. Il accompagne les éleveurs du Grand-Ouest de la France.

Contactez Jonathan (JS Traite) au 06.46.04.86.91 ou par mail jstraitepro@gmail.com