Dans la campagne, il porte tous les noms : plan prévisionnel de fumure, plan de fumure, plan de fertilisation, etc. Mais surtout il est souvent le mal aimé des agriculteurs car depuis son existence, il est perçu comme un document administratif pouvant déclencher des pénalités financières dans les exploitations agricoles.

Souvent appelé  » ppf « , le plan de fumure présente de nombreux intérêts techniques, souvent oubliés et inexploités.

Le plan de fumure est obligatoire pour toutes les exploitations agricoles ayant plus de 3 hectares, et dont la zone géographique est située en zone vulnérable.

Qu’est-ce que le plan prévisionnel de fumure ?

Le plan prévisionnel de fumure est « la ration alimentaire à apporter aux plantes ».
Il a pour but d’éviter des carences et les excès en azote.

Le principe de base du plan de fumure est d’estimer les besoins nutritifs nécessaires à la plante (éléments azote, phosphore, potassium).

D’un côté, on va calculer le besoin en éléments de fertilisation de la plante selon son potentiel de rendement et la qualité du produit (exemple : la protéine du blé). Puis de l’autre côté, les fournitures du sol selon le type de sol, les précédents culturaux et les éléments fertilisant stockés dans le sol.

Ces calculs sont émis selon des règles de calcul provenant de la Directive Nitrate, ainsi que des arrêtés GREN de chaque région. 

Qu’est-ce que la directive nitrate ? C’est une obligation règlementaire qui a pour but de réduire la pollution des eaux provoquées par les nitrates agricoles.

Les étapes de réalisation du plan de fumure

Pour réaliser le plan de fumure de son exploitation agricole, il faut :

  • Planifier son assolement cultural parcelle par parcelle (cultures récoltées et couverts végétaux)
  • Dimensionner ses volumes d’effluents d’élevage, de méthanisation ou les effluents à recevoir
  • Calculer les besoins en éléments nutritifs des cultures, parcelle par parcelle
  • Planifier les types et apports d’engrais selon la période optimale de la culture
  • Au printemps, ajuster les besoins des cultures avec des outils d’aide à la décision (OAD).

Au niveau réglementaire, seul le plan de fumure azote est obligatoire.

Si l’agriculteur souhaite un raisonnement agronomique du plan de fumure, l’intérêt est de mesurer l’ensemble des besoins de la plante (azote, phosphore, potassium voire oligo-éléments).

Pour calculer en toute autonomie les besoins en azote de vos cultures, un calculateur gratuit est à votre disposition.

Faire de son plan prévisionnel de fumure un outil technique

Il est clair que si l’on fait un calcul de besoin des cultures en utilisant des données théoriques, les calculs obtenus seront des calculs normés !

En prenant en compte les données de ses sols (analyse de sol, type de sol) et ses données des cultures précédentes (biomasse du couvert), la dose de fertilisant à apporter à la plante n’en sera que plus fiable. Et c’est dans ce sens que le plan de fumure devient un outil technique.

En zone d’élevage, l’intérêt du plan de fumure porte sur la gestion des engrais organiques. Valoriser ses effluents en tenant compte de leur valeur nutritive a tout son sens agronomiquement et économiquement. Travailler avec des analyses d’effluents permettra d’ajuster les volumes au besoin de la culture.

En zone de culture, l’intérêt va être de dimensionner les types et volumes d’engrais appropriés à chaque culture.

Un outil de pilotage de la fertilisation

Le plan prévisionnel de fumure est un réel outil de pilotage de la fertilisation.

Faire son plan de fumure au mois de mars n’a donc pas d’intérêt si l’on veut bien programmer la gestion des engrais organiques et la prévision des engrais minéraux.

Réaliser son plan de fumure à l’automne (dès les premiers semis d’automne) permettra de programmer l’ensemble des pratiques agronomiques de l’exploitation :

  • Raisonner la rotation de ses cultures et intercultures pour une meilleure valorisation et structuration du sol
  • Intégrer des légumineuses pour limiter les apports d’engrais du commerce
  • Répartir les engrais organiques avec une cohérence agronomique, et faire des économies en ajustant les commandes d’engrais.
  • Anticiper la meilleure période pour commander ses engrais au bas prix.
  • Aller chercher les derniers quintaux de ses cultures pour faire des marges économiques rentables

En résumé, le plan de fumure est un outil essentiel pour optimiser la gestion des nutriments, atteindre la rentabilité des cultures tout en faisant de l’agriculture une activité durable et environnementale.

Faire son plan de fumure avec un conseiller indépendant

Anticipons dès à présent !

Vous souhaitez ?
– Obtenir des conseils techniques sur les modalités de réalisation du plan de fumure
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En étant accompagné d’un conseiller indépendant spécialisé, nous vous proposons :
– un service adapté à vos besoins et aux besoins de vos plantes
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Article rédigé par Lydia Guérin

Lydia est la fondatrice de Sole Avenir Conseil.
Elle accompagne et forme les agriculteurs  dans leurs démarches agro environnementales.

Ses domaines d’intervention : réglementation, environnement, et fertilisation

Contactez Lydia au 07.48.14.79.70 ou par mail.