Bien préparer l’assolement des cultures est un élément prépondérant de votre exploitation.

Il permet un bon résultat économique, que ce soit en grandes cultures, ou en production fourragère pour les animaux de l’exploitation.

L’assolement correspond aux pratiques établies sur chacune de vos parcelles de l’année culturale.

L’objectif est de trouver un bon ratio de cultures pour permettre une diversité et donc une rentabilité de l’exploitation.

En exploitation bovine, il porte sur un équilibre entre la production de fourrages pour votre troupeau, les ressources azotées et les cultures de vente.

En exploitation porcine en autonomie, il porte sur la diversité de cultures énergétiques et protéiques pour un équilibre alimentaire.

Cependant, un assolement est aussi dépendant des types de sols, de leur fertilité, des historiques de rotation ainsi que du parcellaire de l’exploitation.

Les régions et zones climatiques ont également un impact sur le choix de l’assolement. Il en est de même selon les structures de transformation présentes sur le territoire et la demande du marché.

Exemple d’un assolement d’une exploitation

Différence entre assolement et rotation

L’assolement est une planification annuelle des cultures. Cette planification va porter sur les objectifs de votre exploitation sur l’année culturale.

La rotation porte sur une stratégie long terme avec un travail d’alternance des cultures.

Elle a pour but de :

préserver la fertilité des sols et la structure des sols
réduire les risques de maladies et ravageurs
• conserver l’eau
• diversifier la production
• améliorer la productivité.

Exemple de rotations de cultures

La rotation des cultures porte sur l’alternance de cultures principales et cultures intermédiaires. L’alternance entre des cultures d’hiver et cultures de printemps permet de rompre des cycles végétatifs d’adventices ou de maladies.

Exemple : introduire une culture de printemps dans une rotation de cultures d’hiver (céréales) permet de lutter contre les graminées d’automne (Ray Grass, brome, vulpin).

Les 5 raisons de bien préparer son assolement

Diversifier ses cultures

La diversification des cultures va porter sur un travail de successions culturales. Le choix des espèces cultivées permet de :

• éviter les successions de cultures identiques
couper les cycles de maladies
• éviter le développement d’adventices récurrents.

Certaines rotations ont un effet bénéfique sur la culture suivante. D’autres, à l’inverse sont déconseillées.

Exemple : Il y a un risque de Sclerotinia dans des successions de cultures légumières ou de colza.

Tableau des successions culturales conseillées ou non
Sources : Arvalis, ITB, Terre Inovia et Unilait

Afin de favoriser une bonne diversification des couverts intermédiaires, il est conseillé de faire des semis multi-espèces. Toutefois, un maximum de 3 espèces dans le couvert sera suffisant en travaillant un assemblage de :

  • une espèce à racine pivotante
  • une espèce couvrant le sol
  • une espèce permettant de la production de biomasse.

Sécuriser son bilan fourrager

Dans une exploitation bovine, l’important est de s’auto-suffire en fourrages et/ ou protéines.

Sécuriser son bilan fourrager c’est à la fois avoir une quantité suffisante de fourrages sans manque ni excès. En effet, avoir un excès génère des coûts de stockage non négligeables pour l’exploitation. A l’inverse, manquer obligerait à aller s’approvisionner à l’extérieur, ce qui peut impacter la trésorerie et le résultat de l’exploitation.

Il est donc important d’évaluer les besoins de votre troupeau tout en prenant une marge de manœuvre.

Aujourd’hui, avec le réchauffement climatique et les variations saisonnières, le choix de nouvelles espèces fourragères, telles que des méteils ou sorghos peuvent être envisagés.

Une diversité de fourrages est aussi un bon moyen de diversifier l’alimentation du troupeau et d’équilibrer la ration.

Maximiser sa PAC

  • La voie des pratiques agricoles de l’Eco-régime de la PAC vous incite à diversifier votre assolement en privilégiant des légumineuses, des prairies, et une variabilité de cultures. Le maintien des prairies permanentes est aussi un élément essentiel.

En atteignant le plafond « supérieur » de l’éco-régime, vous pouvez prétendre à la totalité de l’aide affecté à ce poste soit 62€ /ha. Le plafond « de base » est, quant à lui, à 45€/ha (chiffres évolutifs annuellement).

  • Les BCAE 6 et BCAE 7 portent sur la couverture de sols et sur la rotation des cultures. L’implantation d’une culture secondaire doit être implantée entre 2 cultures principales identiques.

Si ces critères de conditionnalité ne sont pas respectés, cela peut engendrer des pénalités financières.

Garantir la présence des prairies

Les prairies sont essentielles à votre système d’élevage avec la conduite de pâturage, la bonne gestion des paddocks et la santé des animaux. Elles sont un moyen économique de réduire les coûts de production en élevage.

Les prairies sont également un levier essentiel à la biodiversité avec la présence d’une multitude d’espèces végétales et animales. Celles-ci contribuent à un bon écosystème varié et à la pollinisation des cultures de proximité.

assolement prairie

La présence de prairies permet aussi un stockage du carbone dans le sol, en limitant le dioxyde de carbone dans l’air.

Leur système racinaire limite l’érosion, en réduisant les pertes d’éléments nutritifs et le lessivage.

Leur durabilité permet de réduire les coûts de production et améliorer la qualité des cultures suivantes.

Afin de préserver les prairies naturelles en place et de les valoriser selon leur capacité de production, des aides existent selon les territoires : MAEC (Mesures Agro-Environnementales et Climatiques), PSE (Paiement pour Service Environnementaux).

Bien gérer ses prairies

Semer une prairie est un investissement pour plusieurs années. Il est important de choisir le type de prairies, selon le type de sol, la précocité de la parcelle, selon le mode d’exploitation et selon sa durée d’implantation.

Pour les prairies entrant dans la rotation de cultures, il est indispensable de projeter les espèces choisies selon leur pérennité.

Les associations d’espèces sont de bons moyens de faire pérenniser la prairie, la rendre plus riche au niveau alimentaire et plus appétente. Le raisonnement d’un choix de précocité des variétés parait un élément essentiel pour permettre de valoriser tôt en sortie d’hiver le pâturage avant l’arrivée de période chaude au printemps limitant la pousse et faisant avancer le stade d’épiaison.

Travailler et préparer son assolement avec un indépendant

Une rotation bien construite doit être assez longue (4 – 5 ans et plus), et suffisamment diversifiée !

Vous souhaitez travailler ce raisonnement de rotation sur votre exploitation ? Il est déjà nécéssaire de lister les cultures adéquates à vos types de sols.

Un conseiller indépendant vous aidera à :

travailler et préparer l’assolement sur 5 ans selon vos choix de cultures et intercultures
vérifier le bilan fourrager en correspondance avec le troupeau
– prendre en compte les spécificités réglementaires
optimiser votre rentabilité

Article rédigé par Lydia Guérin

Lydia est la fondatrice de Sole Avenir Conseil.
Elle accompagne et forme les agriculteurs  dans leurs démarches agro environnementales.

Ses domaines d’intervention : réglementation, environnement, et fertilisation

Contactez Lydia au 07.48.14.79.70 ou par mail.