Le Ray-Grass Hybride (RGH) est une solution fourragère performante pour les éleveurs laitiers.
Cette graminée résulte du croisement entre le ray-grass anglais et le ray-grass d’Italie. Elle combine les qualités de ses deux parents tout en offrant des caractéristiques propres.
Caractéristiques du ray-grass hybride
Le ray-grass hybride (Lolium hybridum) est une graminée fourragère issue de l’hybridation entre le ray-grass d’Italie et le ray-grass anglais. Son comportement se rapproche généralement du ray-grass d’Italie, avec quelques nuances.
Il s’implante un peu moins rapidement, mais offre une pérennité supérieure pouvant atteindre 3 ans en conditions favorables.
Les variétés disponibles se répartissent selon leur type botanique : type italien, type intermédiaire ou type anglais. Chaque type présente des caractéristiques qui déterminent leur mode d’exploitation optimale.
La ploïdie (diploïde ou tétraploïde) constitue également un critère de différenciation important qui influence la teneur en eau, l’appétence et l’adaptation à différents modes d’exploitation.
Implantation du ray-grass hybride
L’implantation du ray-grass hybride est relativement facile et rapide.
La levée s’effectue en 10-12 jours et la première talle apparaît généralement entre 31 et 40 jours après le semis. Cette rapidité d’installation limite la concurrence des adventices et permet d’obtenir rapidement un couvert végétal productif.
Deux périodes de semis sont possibles : au printemps ou en fin d’été. Le semis de fin d’été est souvent préférable car il permet de limiter les risques d’échec liés à la concurrence et à la sécheresse.
Le lit de semences doit être fin et bien rappuyé au rouleau. La profondeur idéale de semis est d’environ 1 cm. Les doses recommandées varient selon la ploïdie : 20-25 kg/ha pour les variétés diploïdes et 25-30 kg/ha pour les tétraploïdes.
Exploitation du ray-grass hybride dans les rations des vaches
Le ray-grass hybride se caractérise par un démarrage précoce en végétation après l’hiver. Ce redémarrage rapide permet une exploitation précoce du fourrage par rapport à d’autres espèces.
Le mode d’exploitation varie selon le type botanique.
- Le type anglais, avec son port étalé et son rapport feuilles/tiges élevé, convient parfaitement au pâturage. Sa faible remontaison permet un pâturage de qualité pendant presque 3 ans.
- Le type italien, au port dressé, est idéal pour la fauche (ensilage, enrubannage, foin).
- Les types intermédiaires offrent une bonne polyvalence et peuvent alterner entre différents modes d’exploitation.
L’épiaison qui survient généralement début mai permet une première exploitation précoce, avant les périodes de sécheresse estivale.
Ray-grass hybride et alimentation des vaches laitières
Le ray-grass hybride présente une valeur alimentaire élevée, proche de celle du ray-grass d’Italie.
Sa teneur en UFL varie selon le stade d’exploitation :
– Au stade début montaison, en première pousse pâturée, elle atteint 0,99 UFL/kg MS.
– Au stade début épiaison, elle se situe autour de 0,87-0,90 UFL/kg MS.
La teneur en MAT (Matière Azotée Totale) est également intéressante au stade précoce, avoisinant 168 g/kg MS en début montaison.
Consommé en vert avant la montaison, le ray-grass hybride offre un excellent potentiel de production laitière. Les repousses maintiennent également une bonne valeur alimentaire.
Le type variétal anglais, avec son rapport feuilles/tiges plus important, présente généralement une meilleure valeur alimentaire. Les variétés tétraploïdes sont plus riches en eau et plus appétentes, ce qui facilite l’ingestion par les vaches laitières.
Associations et mélanges avec ray-grass hybride pour les vaches
L’association du ray-grass hybride avec le trèfle violet est particulièrement recommandée pour les élevages laitiers.
Ces deux espèces présentent une pérennité similaire (environ 3 ans) et leurs cycles de production sont complémentaires. Le trèfle violet contribue à améliorer la teneur en protéines du fourrage et permet un meilleur équilibre du fourrage.
Pour cette association, on recommande de semer 8-10 kg/ha de trèfle violet avec une demi-dose de ray-grass hybride. Cette association améliore la productivité de la prairie et permet de réduire les apports azotés, grâce à la fixation d’azote atmosphérique par les nodosités du trèfle.
Pour les mélanges de plus longue durée, il convient de limiter sa proportion à quelques kilos par hectare afin d’éviter la formation d’espaces vides lors de sa disparition.
Variétés de ray-grass hybride adaptées aux vaches laitières
Le choix variétal est déterminant pour optimiser la valeur du fourrage dans la ration des vaches.
Plusieurs critères doivent être considérés : le type botanique (italien, intermédiaire ou anglais), la ploïdie (diploïde ou tétraploïde), la précocité d’épiaison, la souplesse d’exploitation, la remontaison et la résistance aux maladies.
Les variétés tétraploïdes de RGH type anglais offrent une excellente digestibilité et une très faible remontaison, ce qui les rend particulièrement adaptées au pâturage des vaches laitières.
Les variétés diploïdes type italien présentent une forte productivité (jusqu’à 13 t MS/ha/an) et conviennent davantage à la fauche.
La résistance aux maladies, notamment à la rouille couronnée, constitue également un critère de sélection important pour garantir la qualité du fourrage sur toute la durée d’exploitation.
Conclusion
Le ray-grass hybride représente une ressource fourragère stratégique pour les éleveurs de vaches laitières. Sa productivité précoce et sa valeur alimentaire élevée en font un atout majeur pour sécuriser les systèmes fourragers.
Le choix d’une variété adaptée aux objectifs de l’éleveur est essentiel pour optimiser son intégration dans le système alimentaire des bovins.
En cas de besoin, rapprochez-vous de votre conseiller d’élevage ou nutritionniste indépendant.

