La fétuque élevée est une graminée fourragère stratégique pour les élevages laitiers.
Cette espèce est une solution pérenne pour des prairies de qualité. Son système racinaire profond lui confère une résistance exceptionnelle aux conditions climatiques variées.
Caractéristiques agronomiques de la fétuque élevée
La fétuque élevée tolère remarquablement bien les sols difficiles. Elle s’adapte aux terrains acides, lourds et même aux zones régulièrement inondées. Son enracinement profond lui permet d’exploiter les réserves hydriques du sol, même en période sèche.
Cette graminée démontre une production fourragère importante. Elle maintient sa croissance, même sous des températures élevées, quand d’autres espèces, comme le RGA par exemple, cessent leur développement. Sa résistance au piétinement en fait une excellente option pour le pâturage des vaches.
Implantation de la fétuque élevée
Le semis requiert une préparation minutieuse du sol. Il s’effectue idéalement en début de printemps ou fin d’été, à une profondeur maximale de 2 cm. La dose recommandée varie entre 15 et 20 kg/ha en culture pure.
L’installation se caractérise par une croissance initiale lente. Un contrôle rigoureux des adventices s’avère essentiel durant cette phase critique. La prairie atteint son potentiel productif seulement en deuxième année d’exploitation.
Exploitation de la fétuque élevée pour vache laitière
Le pâturage de fétuque élevée doit intervenir précocement au printemps. La fétuque démarre sa végétation plus tôt que les autres graminées fourragères. Un déprimage favorise ainsi la densification du couvert végétal majoritaire en fétuque élevée.
La fréquence d’exploitation influence directement l’appétence du fourrage. Un intervalle de trois semaines entre passages assure une qualité nutritionnelle optimale de la fétuque. Au-delà du stade montaison (apparition des tiges), la valeur alimentaire diminue rapidement.
Valeur nutritionnelle de la fétuque élevée dans la ration des vaches
Les teneurs énergétiques oscillent entre 0,76 et 0,83 UFL, selon le stade d’exploitation. Une exploitation avant le stade de début montaison garantit les meilleures valeurs nutritives. La teneur protéique peut atteindre 141 g/kg MS en exploitation précoce.
La fibrosité du fourrage stimule efficacement la rumination. Cette caractéristique favorise un bon fonctionnement du rumen et prévient les acidoses métaboliques. Les nouvelles variétés à feuillage souple améliorent significativement l’ingestion volontaire.
Sélection variétal
La souplesse des feuilles constitue un critère déterminant dans le choix variétal de la fétuque élevée. Les variétés à feuilles flexibles augmentent l’ingestion et la production laitière jusqu’à 2 kg/vache/jour par rapport aux variétés traditionnelles. Cette caractéristique réduit considérablement les refus au pâturage.
La précocité d’épiaison influence la planification du pâturage. Les variétés tardives offrent une plus grande souplesse d’exploitation. La répartition du rendement entre printemps et été-automne permet d’adapter le choix variétal aux besoins spécifiques de l’exploitation.
Intégration de la fétuque élevée dans le système fourrager
L’association avec des légumineuses optimise le rendement protéique de la prairie. La fétuque élevée se combine efficacement avec la luzerne dans les sols à pH neutre. Cette association réduit les besoins en fertilisation azotée tout en améliorant la qualité nutritive du fourrage.
La fétuque élevée sécurise le système fourrager face aux aléas climatiques. Sa production répartie sur toute la saison de végétation réduit les risques de déficit fourrager estival. L’excellente pérennité des prairies à base de fétuque élevée (5 à 10 ans) rentabilise l’investissement initial.
Mélanges prairiaux optimaux avec la fétuque élevée
La fétuque élevée s’intègre efficacement dans des associations multi-espèces. Un mélange classique comprend 15 kg/ha de fétuque élevée associée à 5 kg/ha de ray-grass anglais et 3 kg/ha de trèfle blanc. Cette formulation combine performance, pérennité et valeur protéique.
Pour les situations séchantes, le mélange « fétuque élevée + dactyle + trèfle blanc » offre une résistance accrue. Les proportions recommandées sont de 15 kg/ha de fétuque élevée, 5 kg/ha de dactyle et 3 kg/ha de trèfle blanc. Ce mélange maintient une production fourragère même en conditions hydriques limitantes.
Les prairies hautement productives bénéficient d’associations plus complexes. Un mélange performant associe 10 kg/ha de fétuque élevée, 5 kg/ha de dactyle, 5 kg/ha de ray-grass hybride 4n, 5 kg/ha de ray-grass anglais 4n, 3 kg/ha de trèfle violet et 2 kg/ha de trèfle blanc. Cette formulation maximise le rendement tout en équilibrant la valeur alimentaire.
Points techniques importants pour réussir ces mélanges
– Ajuster les proportions selon vos conditions pédoclimatiques spécifiques
– Privilégier un semis en lignes croisées pour les mélanges complexes afin d’assurer une bonne répartition des espèces
Dans les mélanges avec légumineuses, inoculer ces dernières si le sol n’a pas accueilli ces espèces récemment
Ces mélanges prairiaux permettent d’exploiter pleinement les qualités de la fétuque élevée tout en compensant ses points faibles, notamment en matière d’appétence et de valeur nutritionnelle, pour une alimentation optimale de vos vaches laitières.
Avantages de la fétuque élevée pour la production laitière
La disponibilité fourragère précoce au printemps accélère la mise à l’herbe. Les vaches bénéficient d’un fourrage vert riche en énergie dès les mois de mars et avril. Cette caractéristique réduit les coûts alimentaires en cette période de transition.
La résistance aux conditions estivales maintient une offre fourragère constante. La production laitière reste stable même lors des épisodes caniculaires. L’exploitation des prairies à base de fétuque élevée diminue significativement le recours aux fourrages conservés en période estivale.
Conclusion
La fétuque élevée constitue un pilier fondamental des systèmes fourragers résilients. Sa bonne rusticité et sa production soutenue sécurisent l’alimentation des vaches laitières face aux contraintes climatiques actuelles.
Les progrès génétiques récents ont considérablement amélioré sa valeur alimentaire et son appétence, faisant de cette graminée un atout majeur pour les élevages de vaches laitières.
En cas de besoin, rapprochez-vous de votre conseiller d’élevage ou nutritionniste indépendant.