Maitriser sa marge brute en élevage permet d’orienter les décisions stratégiques de son atelier.

Chaque outil de pilotage a un objectif précis.

Contrairement au coût de production, la marge brute permet de savoir si son atelier est rentable.

Cet article vous explique la méthodologie de calcul, puis vous guide dans l’analyse du résultat pour faire les meilleurs choix stratégiques.

La marge brute se calcule simplement : les produits – les charges opérationnelles d’un atelier.

Ce résultat donne un premier niveau d’analyse : mon atelier est-il rentable ?

Il permet de se comparer avec des références issues d’ateliers similaires (même système de production, même nombre de vaches, etc).

Déroulez les modules ci-dessous pour accéder aux références de votre production :

Références en Bovin Lait

Ce dossier présente la conjoncture la plus récemment étudiée des cas types en production laitière, représentatifs des exploitations de différentes régions françaises. Les résultats technico-économiques des exploitations y sont précisément décrits par cas type.

Références en Bovin Viande

Ce dossier présente la conjoncture la plus récemment étudiée des cas types en production bovine allaitante, représentatifs des exploitations de différentes régions françaises. Les résultats technico-économiques des exploitations y sont précisément décrits par cas type.

Références en Caprin Lait

Ce dossier présente la conjoncture la plus récemment étudiée des cas types en production caprine laitière, représentatifs des exploitations de différentes régions françaises. Les résultats technico-économiques des exploitations y sont précisément décrits par cas type.

Références en Ovin Lait

Ce dossier présente la conjoncture la plus récemment étudiée des cas types en production ovine laitière, représentatifs des exploitations de différentes régions françaises. Les résultats technico-économiques des exploitations y sont précisément décrits par cas type.

Références en Ovin Viande

Ce dossier présente la conjoncture la plus récemment étudiée des cas types en production ovine allaitante, représentatifs des exploitations de différentes régions françaises. Les résultats technico-économiques des exploitations y sont précisément décrits par cas type.

Le coût de production n’est pas plus complet que la marge brute, comme on peut l’entendre souvent.

Le coût de production apporte un deuxième niveau d’analyse bien différent. Vu qu’il prend en compte les annuités, les rémunérations et les charges de structure, il permet de savoir si le prix de vente est rémunérateur pour l’agriculteur.

Comment calculer la marge brute ?

Quelque soit votre production, vous pouvez calculer votre marge brute agricole. Il suffit de suivre les étapes suivantes :

1. Choisir l’atelier à étudier

Vous devez choisir l’atelier que vous souhaitez étudier : l’atelier laitier, l’atelier viande, l’atelier cultures, etc.

Si vous souhaitez être plus précis, vous pouvez sélectionner l’activité spécifique d’un atelier. Par exemple, l’activité « orge » de l’atelier cultures.

2. Lister les produits

Vous devez lister l’ensemble des produits (les recettes) permis par l’atelier étudié :

  • ventes : par exemple, pour l’atelier laitier, vous comptabilisez les ventes de lait, ainsi que les ventes d’animaux de réforme, de génisses, de veaux.
  • variations de stocks : vous tiendrez compte des animaux toujours présents, ainsi que des céréales en stock …
  • aides directes : les aides couplées (c’est-à-dire « liées à une production ») doivent être intégrées que si elles sont directement liées à l’atelier (ex : ABL destinées à l’atelier laitier).
  • indemnités d’assurances : elles sont versées en cas de perte de produits (ex : dégât de gel sur les céréales).
  • autoconsommation : ne les négligez pas car cela aurait été un produit que vous n’avez pas vendu !

3. Lister les charges

Vous devez lister l’ensemble des charges (les dépenses) par l’atelier étudié :

  • intrants : En production animale, généralement on prend en compte les achats d’aliments, de minéraux, de fourrages. En production végétale, on pense aux engrais/amendements, aux produis phytos, aux semences.
  • honoraires de services : que ce soit le vétérinaire, l’agent de pesée, … on en tient compte.
  • travaux par tiers : Seuls les travaux directement liés à l’atelier sont à comptabiliser. Par exemple, le triage de semences, l’identification des animaux, …
  • fournitures : C’est souvent la ligne « fourre-tout ». On y retrouve toutes les fournitures d’élevage (si l’atelier est animal) comme par exemple les équipements de salle de traite, les équipements de l’éleveur, …
  • assurances : Si vous en avez souscrit …
  • taxes : Seules les taxes directement liées à l’atelier sont à compter.

Pour ne pas confondre les charges opérationnelles avec les charges de structure, voici une astuce : si votre atelier cesse de fonctionner, les charges opérationnelles disparaissent !

Une autre astuce à garder en tête : noter rigoureusement les sources d’enregistrement de vos charges (factures, cahier sanitaire, cahier de culture, etc). Si vous calculez de nouveau votre marge brute d’ici quelques semaines, vous ne saurez plus d’où provenaient vos chiffres.

4. Prendre en compte les cessions entre ateliers

Si votre atelier fonctionne en partie grâce au bénéfice d’un autre atelier, vous devez prendre en compte les cessions internes.

Par exemple, vous cédez votre blé à votre atelier laitier. Vous avez deux solutions pour tenir compte de la valeur de cette cession.

  • Soit vous prenez un prix de vente de marché
  • Soit vous prenez un prix de production, c’est-à-dire les charges opérationnelles que vous avez dépensé pour produire cette céréale.

Le mieux reste d’utiliser le prix de parité, qui est basé sur la valeur nutritive de l’aliment. Rapprochez vous de votre conseiller indépendant.

5. Calculer la marge brute

Le calcul est simple :

Marge Brute = Produits – Charges opérationnelles

N’oubliez pas ⚠️ cette méthode ne prend pas en compte les charges de structure agricole, les amortissements, les annuités, les rémunérations.

6. Choisir la bonne unité

Le choix de l’unité est important pour pouvoir se comparer aux références.

Pour vous aider dans vos choix, regardez quelle unité est utilisée dans les cas-types de votre production.

De manière générale, les unités utilisées sont :

  • en atelier laitier : € /1000 L ou € /ha SFP
  • en atelier viande : € /UGB ou € /kg de viande vive produite
  • en atelier cultures : € /ha ou € /quintal vendu

Analyser sa marge brute

Pour analyser votre marge brute, il est suggéré de positionner vos résultats sous forme d’arbre. Il vous permettra de voir clairement les différents postes de produits et de charges.

Vous pouvez aussi indiquer les chiffres de la référence choisie, pour identifier les marges de manœuvre possibles.

    marge brute lait

    Après vous être remémoré le contexte de l’exploitation et la conjoncture économique, vous vous questionnerez sur :

    1. Comment la marge brute évolue ? Est-ce lié à une évolution de mon système (saturation d’un robot, changement de système fourrager, …) ? Les références ont-elles changé ?
    2. Quelle est l’origine des écarts avec les références ?
    3. Quelles sont mes marges de manœuvre ? Sur quelles charges je peux plus facilement faire des économies ? Quels produits je peux maximiser ? Ma trésorerie est-elle optimisée ?

    Prendre les bonnes décisions

    Chaque résultat de marge brute est une conséquence, souhaitée ou non, d’une décision prise sur son atelier.

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    Comment savoir si la décision que vous avez prise était pertinente ?

    Si votre résultat de marge brute est positif :

    • vous avez le choix de continuer la progression en vous améliorant encore,
    • vous choisissez de ne pas réitérer cette conduite car il y a un risque à moyen ou long terme.

    Si votre résultat de marge brute n’est pas à la hauteur de vos espérances :

    • vous choisissez de ne pas réitérer cette conduite car vous avez peut-être fait une erreur de conduite technique,
    • vous faites le choix de maintenir la mise en œuvre de votre décision à première vue négative, car vous investissez à long terme. Exemple : Un chaulage des sols = coûteux, mais qui aura une incidence positive à moyen/long terme sur les rendements et l’état agronomique des sols.

    Un autre exemple, dont on ne voit pas tout de suite les bénéfices économiques sur la marge brute, est le changement de système fourrager et l’autonomie alimentaire. L’analyse de la marge brute permet de jauger la pertinence d’une orientation stratégique à moyen terme.

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    La marge brute agricole est un outil d’aide à la décision de la conduite technique de votre atelier. Il faut pouvoir l’intégrer dans l’étude de la cohérence globale de votre exploitation. D’autres outils sont possibles, tels que le coût de production, l’analyse financière, etc.

    Rapprochez-vous d’un conseiller indépendant si vous voulez aller plus loin.