La qualité de l’eau en élevage bovin est un enjeu de santé animale.

Grâce à cet article, vous saurez lire une analyse d’eau, comprendre ses résultats et faire des premiers ajustements en élevage.

Plongeons dans le sujet ! 💧

L’eau est un sujet d’actualité, vaste, complexe, en perpétuelle évolution. Les connaissances d’aujourd’hui se développent grâce aux expériences scientifiques mises en oeuvre. Il est nécessaire de rester vigilant sur les modifications des connaissances sur l’eau, et particulièrement celles en élevage bovin.

Ce que l’on « voit » de l’eau n’est pas toujours le reflet de la réalité. Il faut être prêt à changer de point de vue sur la qualité de l’eau en élevage bovin.

Les conséquences d’une mauvaise gestion de l’eau peuvent être lourdes, techniquement et économiquement !

L’eau dans l’animal

Le corps est constitué à 70% d’eau. La teneur en eau évolue avec l’âge :

eau-bovin

L’eau sert à transporter les éléments nutritifs, les déchets, les informations grâce aux ondes électromagnétiques. L’eau passe de la paroi intestinale vers le sang puis vers les tissus, grâce au phénomène de pression osmotique.

Comment est apportée l’eau dans le corps ?Par quels biais l’eau du corps est-elle perdue ?
à 80% par l’abreuvement, à 19% par les aliments, à 1% par le métabolismeReins (urines), Peau (transpiration), Poumons (vapeurs d’eau), Intestin (fèces), Production de lait

L’eau, un réseau d’informations et d’énergie

L’eau est un paquet d’énergie : les amas de molécules d’eau se partagent un même champ électromagnétique.

Le corps étant constitué à majorité d’eau ; et, nos cellules étant sensibles aux ondes électromagnétiques ; il faut donc faire attention aux interférences dans l’environnement des animaux. La venue d’un géobiologue sur votre élevage peut être bénéfique pour maîtriser des failles et voies d’eau, et ainsi agir sur la qualité de l’eau en élevage bovin, avant d’engager de nombreuses modifications alimentaires notamment !

D’autant plus qu’il a été prouvé en 1984 par Jacques Benveniste que l’eau a une mémoire. L’eau est capable de transférer une information à un autre support d’eau qui n’a pas été en contact avec l’information initiale (exemple de l’homéopathie).

L’eau et les minéraux

Plus l’eau est riche en minéraux, moins elle est drainante.

Chez l’humain

Il est préférable de boire des eaux dont le résidu sec est inférieur à 500 mg par litre d’eau, et si possible inférieur à 100 mg/L d’eau.

L’eau de source Mont Roucous est ainsi la « meilleure » eau drainante. Contrairement à l’Hépar qui est peu drainante mais fortement minéralisée.

Chez l’animal

Il faut retenir que plus l’eau est minéralisée, plus son rôle de drainage sera mis à mal.

Pour illustrer la teneur en calcium et magnésium d’une eau, on utilise le critère « dureté de l’eau », aussi appelé « TH » pour « titre hydrométrique », exprimé en degré français (°f).

Du point de vue de la qualité de l’eau en élevage bovin, on préferera des eaux très douces (0 à 7 °f) à douces (7 à 15 °f).

Les besoins en quantité d’eau

Un ruminant a besoin de 40 à 100 litres d’eau par UGB et par jour.
Ce besoin varie selon la température extérieure, le niveau de production de la vache et la constitution de la ration (fourrages tels que l’ensilage de maïs, concentrés, minéraux).

La consommation en eau d’une vache laitière doit représenter environ 6,85 L d’eau par litre de lait produit.

Un veau, selon son âge et son gabarit, boit entre 10 à 20 litres d’eau par jour.

Une vache boit en moyenne 15 litres par minute.
Elle se rend environ 7 à 12 fois par jour à un point d’abreuvement.

Les recommandations autour de l’abreuvement

De nombreuses recommandations existent autour de la gestion de l’eau en élevage. Vous trouverez un guide d’abreuvement complet, reprenant des conseils précieux pour la qualité de l’eau de l’abreuvement des bovins.

Gardons en tête 3 recommandations utiles :

    • Un abreuvoir doit se trouver à moins de 200 mètres des zones de repos. Sinon, il a été prouvé que la quantité bue par les bovins est diminuée à cause de l’effet dominance à l’abord des abreuvoirs.
    • La température idéale de l’eau oscille entre 8 et 15 °C.
    • Au pâturage, l’abreuvoir doit pouvoir à 5 vaches de boire en même temps.

L’eau potable et sa règlementation

L’eau potable, celle destinée à consommation humaine, est aussi appelée EDCH. Elle est basée sur 31 critères physico-chimiques et microbiologiques. Ces critères ne s’appliquent pas en élevage.

La règlementation européenne est imprécise et non contraignante au sujet de l’eau potable. La règlementation française émet des recommandations, et non des normes. Ainsi, dans certains cas, l’eau peut être « non conforme » mais consommable.

La Charte des Bonnes Pratiques en Elevage précise qu’il faut un « accès régulier à un point d’eau de qualité adéquate, … visiblement propre, sans excréments, claire et régulièrement renouvelée. »

En élevage, il est recommandé de tendre vers les recommandations de l’EDCH pour limiter tout risque pour les animaux.

L’analyse d’eau et ses critères

L’analyse d’eau est un outil indispensable pour travailler l’eau en élevage. Si l’eau est d’origine « privée » (puits, forage), l’analyse est obligatoire.

Une analyse d’eau complète se décompose en 3 temps :

  • l’analyse physico-chimique
  • le bilan ionique et minéral
  • l’analyse bactériologique (ou microbiologique)

1. L’analyse physico-chimique

  • La couleur et l’odeur

La coloration doit être inférieure à 15mg Pt-Co/litre.
L’eau ne doit avoir aucune odeur ou qu’elle soit acceptable pour le consommateur.

Certains éléments naturellement présents (comme le fer, le soufre, le manganèse), et l’ajout de produits (le chlore par exemple) peuvent modifier la couleur et l’odeur de l’eau.

    • Le pH et la dureté

    Le pH de l’eau peut être facilement mesuré en élevage avec un pHmètre. Les recommandations suggèrent un résultat allant de 6,5 à 8,5.

    La dureté de l’eau correspond à sa concentration en calcium et magnésium. Elle est mesurée par le TH (titre hydrotimétrique). Il est recommandé d’avoir une eau douce, c’est-à-dire inférieure à 15°f (1°f = 10,6 mg/L de CaCO3).

      ph-eau-elevage

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      • La conductivité

      Cela illustre la résistance que l’eau opppose aux courants électriques.
      Plus une eau est riche en sels minéraux, plus sa conductivité est élevée.

      On cherche à ce que l’eau ne conduise pas l’électricité, donc une conductivité faible.
      L’idéal se situe entre 200 à 800 microS/cm, même si le mieux reste inférieur à 200 microS/cm.

        • La turbidité et le carbone organique

        La turbidité exprime le changement de couleur. Elle représente donc les matières en suspension dans l’eau. Le résultat attendu est inférieur à 1 NFU.

        Le carbone organique est un indicateur de la charge organique de l’eau. Le résultat attendu est inférieur à 2 mg/L, sinon cela signifie qu’il y a un risque de prolifération de micro-organismes indésirables.

        2. Le bilan ionique et minéral

        • La concentration en nitrites et en nitrates

        Une concentration en nitrites élevée entraîne une baisse de l’oxygénation du sang. Le résultat attendu est inférieur à 0,5 mg/L.

        L’analyse de la concentration en nitrates est complémentaire. Le résultat attendu est inférieur à 50 mg/L.

        Le danger réside dans la transformation des nitrates en nitrites par le phénomène d’eutrophisation des eaux superficielles.

        • L’ammonium, le fer et le manganèse

        La présence de l’ammonium traduit une mauvaise dégradation des matières animales ou un excès d’engrais. Cela peut entrainer des troubles intestinaux. Le résultat attendu est inférieur à 0,1 mg/L.

        L’excès de fer traduit un problème d’absorption d’autres éléments minéraux. Le résultat attendu est inférieur à 0,2 mg/L.

        L’excès de manganèse peut changer la couleur, l’odeur et le goût de l’eau. Le résultat attendu est inférieur à 0,05 mg/L. Pensez à tester la teneur en manganèse au moins une fois par an. 

          3. L’analyse bactériologique ou microbiologique

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          Photo de WikiMemoire

          • Les spores bactéries ASR (anaérobies sulfito-réducteurs)

          Ces spores sont recherchées car elles sont résistantes au chlore et à la javel. Le résultat attendu est 0 (absence).

          • Les bactéries coliformes et les E.coli

          Ces bactéries sont recherchées car elles expriment une contamination d’origine fécale. Le résultat attendu est 0 (absence).

          • Les entérocoques et les germes totaux

          Ces micro-organismes sont recherchés car ils alertent d’une dégradation de la qualité de l’eau. Le résultat attendu est 0 (absence). Si le résultat est positif, il faut le prendre comme un signal d’alarme d’une mauvaise qualité d’eau et agir en conséquence.

          4. Les éléments complémentaires

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          • Les métaux lourds

          La recherche des métaux lourds doit s’adapter à la zone géographique où vous vous trouvez. Le coût de ces analyses est généralement élevée : 20€/métal.

          • Les pesticides

          La recherche des pesticides doit s’adapter au contexte dans lequel vous vous trouvez (suspicion de contamination, etc). Le coût de cette analyse est généralement élevée : 350€.

          • Le glyphosate et ses dérivés

          La recherche du glyphosate et ses dérivés doit s’adapter au contexte dans lequel vous vous trouvez (suspicion de contamination, etc). Le coût de cette analyse est généralement élevée : 120€.

          L’importance de l’échantillonnage

          Surtout si vous demandez une analyse bactériologique, l’échantillonnage est particulièrement important.

          Il faut que le flacon soit stérile (en cas d’analyse bactériologique). Un simple flacon suffit pour une analyse physico-chimique.

          L’analyse doit être faite sous 12h dans l’idéal, avec une conservation au frais, entre 2°C et 8°C. Des kits de prélèvement sont distribués par les laboratoires.

          Les principales précautions à prendre au moment du prélèvement sont :

          1. Se laver et se désinfecter les mains
          2. Enlever le filtre mitigeur du robinet
          3. Nettoyer le robinet avec de l’alcool ou un désinfectant
          4. Faire couler l’eau dans le flacon avec un chalumeau à 20 cm du robinet
          5. Placer le flacon sous le robinet et l’ouvrir juste au moment du prélèvement
          6. Fermer le flacon sans toucher l’intérieur

          La quantité nécessaire par analyse est de 500 mL. Prévoir 1,5 L si vous faites une analyse d’eau complète.

          Combien ça coûte ?

          Le coût d’une analyse varie d’un laboratoire à un autre.

          Selon les grilles tarifaires des laboratoires départementaux d’analyse (LDA), en plus des frais de dossier à hauteur de 4€, les coûts d’analyse sont en moyenne :

              • 44€ pour l’analyse physico-chimique
              • 45€ pour le bilan ionique et minéral
              • 38€ pour l’analyse bactériologique

          Dans beaucoup de fiches de demandes d’analyses, nombreuses sont les lignes inutiles et coûteuses. Il vaut mieux demander les paramètres principaux évoqués dans cet article, plutôt que de payer des analyses dont vous ne connaissez pas l’utilité !

          Si vous faites le prélèvement par vous-même (à condition de bien le faire !), vous économiserez le coût du déplacement du technicien. Sinon, profitez de la venue de votre conseiller indépendant pour prendre l’échantillon.

          Quand faire l’analyse ?

          Il est conseillé de faire une analyse d’eau tous les ans.

          Certains signes cliniques alertent sur une mauvaise qualité de l’eau.

          Signes cliniquesOrigine probable
          Cellules, diarrhées, métritesQualité bactériologique
          Troubles digestifs

          Excès de minéraux

          Présence de polluants (nitrates)

          Troubles hépatiques, rénaux et de la reproductionpH et TH hors normes
          Chute de production

          Quantité d’eau insuffisante

          Déminéralisation

           

          Il a été prouvé qu’il y a une corrélation entre la mortalité due aux maladies graves et des eaux fortement minéralisées ou traitées chimiquement par des produits oxydants.

          Pour un conseil sur le prélèvement, les critères à analyser et l’interprétation des résultats, vous pouvez contacter un conseiller indépendant.