L’ensilage de maïs en vache laitière est un fourrage couramment utilisé dans les rations.
Un chantier d’ensilage réussi est un chantier dont les consignes claires, données par l’agriculteur, ont été appliquées par les chauffeurs. Ne laissez pas les chauffeurs prendre les décisions à votre place. C’est vous le chef d’exploitation !
Les pertes incompressibles du chantier à la distribution de l’ensilage sont de l’ordre de 8%.
Elles peuvent monter jusqu’à 20%.
Pour limiter ces pertes, respectez les 10 conseils suivants.
Table des matières
⇒ Récolter au bon stade : 31-33% MS
La consommation et la digestibilité de l’ensilage de maïs sont directement liées à sa teneur en matière sèche.
Le remplissage des grains est un repère idéal : plus de la moitié du grain doit être rempli par l’amidon vitreux.
Récolter trop tôt engendre des rendements faibles.
Récolter trop tard génère des difficultés de conservation.
Le rendement sera déterminant pour estimer le prix du maïs.
Photo de Frank Merino
⇒ Une longueur de coupe des brins « rendu auge » entre 8 et 10 mm
Cette longueur peut être adaptée selon les pratiques d’alimentation :
- + 1 mm si vous distribuez avec une mélangeuse
- + 1 mm si le taux de matière sèche est compris entre 28% et 32%
- + 3 mm si vous distribuez plus de 4 kg de concentrés dans la ration
- + 3 mm si le taux de matière sèche descend en dessous de 28%
Moins vous aurez de gros morceaux (+20 mm) dans votre ensilage, moins les vaches trieront à l’auge.
Ne dépassez pas 1% de gros morceaux, soit l’équivalent d’un verre dans un seau de 10 litres.
⇒ Les grains doivent être éclatés ou pulvérisés
Le but est de rendre l’amidon disponible pour la vache laitière.
Pour cela, il faut que les grains de maïs soient éclatés ou pulvérisés en plus de 4 morceaux. Aucun grain entier ne doit être visible, à la récolte, dans le silo et dans les bouses. Un grain de maïs entier dans les bouses rime avec perte d’amidon et gaspillage d’énergie.
La méthode de la bassine, très simple, rapide et gratuite, permet de vérifier la qualité d’éclatement des grains rapidement lors du chantier :
Si vous vous rendez compte que l’éclatement des grains est insuffisant pendant le chantier de récolte, vous pouvez réduire l’écartement des rouleaux éclateurs.
⇒ Les couteaux de vos machines doivent être coupants !
Une coupe franche de la plante entière de maïs est nécessaire pour éviter les gros morceaux (+20 mm), qui rendront le tassage difficile et feront baisser l’appétence de la ration.
Photo de Mirko Fabian
⇒ Tasser beaucoup et proprement
Les recommandations pour assurer un tassage suffisant dont la densité est supérieure à 230 kg ms/m3 sont :
Photo de Andrew Linscott
- Etaler des couches de 30 cm maximum
- Tassez à 3-4 km/h
- Commencer par charger le long des murs du silo couloir
- Préférer le maïs sec en dessous et le maïs humide au-dessus
La fermentation a lieu dans les milieux privés d’oxygène. Il est donc fondamental de bien tasser vos silos, pour chasser l’air, et ainsi favoriser la bonne fermentation de vos ensilages.
Pensez aussi à bâcher efficacement, hermétiquement et proprement vos silos.
Intégrez un conservateur que si votre chantier est bien fait !
Eviter de ramener de la terre dans vos silos, avec les roues du tracteur et des remorques. La terre est une source de butyriques, qui dégrade la bonne conservation du silo. Préférez des zones bétonnées et propres aux alentours de vos silos de stockage.
⇒ Garder son silo fermé 1 mois et demi avant la 1ère distribution d’ensilage de maïs en vache laitière
Un silo de maïs fraîchement confectionné nécessite 3 semaines de fermentation et 3 mois de stabilisation.
Ce mois et demi d’attente est nécessaire pour valoriser pleinement le potentiel du fourrage.
Il ne faut pas ouvrir un silo avant 90 jours de stockage !
Photo de Modfos
⇒ Avancer régulièrement dans votre front d’attaque
Un silo ouvert d’ensilage de maïs subit des entrées d’air. Le milieu n’est plus anaérobique et les fermentations sont bousculées. Si l’avancement du silo n’est pas assez rapide, les moisissures vont faire leur apparition.
Il est recommandé d’avancer de :
10 cm par jour son silo en hiver,
20 cm par jour en été.
Pour vérifier que son tas d’ensilage ne chauffe pas dans son entièreté, il est possible de contrôler sa température. Armez-vous d’un thermomètre : le front d’attaque ne doit pas dépasser de + 5°C celle de la température extérieure.
Si votre tas chauffe, cela signifie que la fermentation a repris et il y a une perte des valeurs alimentaires énergétiques.
⇒ Analyser votre ensilage de maïs en vache laitière
Pour composer une ration la plus adéquate à vos vaches, il est nécessaire de connaître les valeurs alimentaires de tous les composants.
Faire analyser son ensilage de maïs est un élément-clef dans la maîtrise de la nutrition bovine.
Quelques repères pour une bonne analyse de fourrage :
- Teneur en matière sèche : 30 – 35 % MS
- Matières minérales < 5 %
- Teneur en MAT : 6 à 8 % de la MS
- Amidon : 22-25 % de la MS
⇒ Complémenter votre ration avec d’autres fourrages
L’ensilage de maïs est souvent pauvre en protéines, en minéraux et en vitamines.
Il est recommandé d’adapter les fourrages et concentrés selon la teneur en amidon et le rapport tiges/feuilles de vos ensilages de maïs.
- Ajouter un fourrage herbacé dans les rations avec maïs riches en amidon
- Compléter avec des céréales (maïs grain, avoine, blé, …) les rations dont les maïs ont un apport énergétique par les tiges/feuilles
- Vérifier la couverture azotée de votre ration
⇒ Faites vous aider par un nutritionniste indépendant
Un nutritionniste indépendant vous aidera à bien choisir la complémentation en fonction de l’ensilage de maïs en vache laitière. Il vérifiera avec vous les autres paramètres essentiels pour une ration performante.
Choisissez un indépendant, qui ne sera pas influencé par des bénéfices de vente !
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