Un exemple de ration vache laitière est exposé dans cet article.
La ration est basée sur du pâturage et du maïs épi.
Table des matières
Dans quel contexte s’inscrit cet exemple de ration vache laitière ?
L’élevage pris en exemple se situe dans le Grand Ouest de la France, dans le secteur vendéen (85). La période étudiée est septembre 2021.
La ration précédemment distribuée était composée :
- de fourrages : 11 kg de pâturage + 3,3 kg MS d’ensilage de maïs + 1,5 kg MS de maïs épi
- et de concentrés : 2 kg de mélange 50/50 maïs grain/triticale + 0,5 kg de soja.
L’éleveur souhaite maintenir un pâturage efficace tout au long de l’automne, avec un objectif de lait à 22 kg de lait par vache et par jour.
Cependant, il observe une baisse de rumination, qui aurait tendance à faire diminuer la production de lait et dégrader l’état de santé des vaches.
Quelles sont les caractéristiques du troupeau et les moyens de productions ?
Le troupeau est constitué de 95 vaches traites, dont 30% de primipares, toutes de race Prim-Holstein. Le stade de lactation moyen du troupeau est de 7,6 mois.
La production de lait objectif est de 21,6 kg /VL /j soit 7 900 kg sur 305 jours, avec un potentiel annuel à 9000 kg.
Le bâtiment en système logettes avec racleur permet d’accueillir tout le troupeau grâce à ses 100 places aux cornadis et son unique couloir d’alimentation abrité. Huit points d’eau à niveau constant sont éparpillés dans le bâtiment. La salle de traite TPA 2×8 permet 2 traites par jour.
Quelle est la ration vache laitière distribuée ?
La nouvelle ration proposée est composée de :

Aucune vache n’est complémentée de manière individuelle, ni manuellement, ni par DAC ou robot.
Des blocs de sel marin laissés en accès libre aux cornadis. La complémentation minérale et vitaminique n’est pas abordée en détail dans cet exemple de ration vache laitière.
Quelles sont les valeurs alimentaires des fourrages et concentrés ?

Quelles sont les modalités de distribution de la ration vache laitière ?
Grâce à une mélangeuse-peseuse, l’éleveur propose cette ration au troupeau en 1 distribution par jour et 2 repas :
- Repousse des refus avant la traite
- Distribution du 1er repas à la sortie de la traite
- Pas de repousse à midi
- Repousse du 2ème repas à la traite du soir
Quels sont les résultats attendus ?
Les analyses, calculs et résultats tiennent compte des nouvelles normes de calcul de ration INRA 2018.

La production laitière véritablement atteinte est de 21,6 kg par vache par jour.
Les taux butyreux et protéique sont respectivement de 43,4 g/kg et 32,9 g/kg.
Le taux d’urée est de 178 dans le lait. Le taux cellulaire au tank reste en-dessous des 250 000 cellules /mL de lait.
Quels sont les points de vigilance de cet exemple de ration vache laitière ?
Puisque la ration couvre de +10% les besoins azotés, il faudra surveiller l’apparition de signes d’excès d’azote et une baisse de rumination :
- des bouses liquides
- avec des fibres longues non digérées
- des écoulements jaunes aux coins des yeux
- une peau et des poils un peu ocres
- des urines plus foncées
- un nombre de coups de mâchoire inférieur à 55 par bol alimentaire.
Il est suggéré une insertion progressive de l’enrubannage de méteil de 0,5 à 2 kg sur une semaine.
Pour garder le bénéfice de cet exemple de ration vache laitière alliant pâturage et maïs épi, il est fondamental de bien vérifier que le pâturage est toujours aussi efficace, malgré le temps pluvieux et froid qui guette la période automnale.
L’apport d’amidon total étant déjà élevé, il sera conseillé d’éviter (au mieux de limiter) l’apport de concentré énergétique, composé de maïs grain pour contrebalancer un déficit azoté.
Quelles retombées économiques ?
Les coûts estimés de la ration sont basés sur les coûts de production et des prix d’achat des fourrages, qui proviennent de l’extérieur.
Les prix d’achat des concentrés sont exprimés en €/tonne, avec prise en compte de l’intégration des matières premières autoproduite, de la transformation (concassage, aplatissage, triage) et de la livraison.

Dans cet exemple de ration vache laitière, le coût de la ration est bon : 61 € / 1000 L. Le coût des fourrages est de 22 € / 1000 L. Le coût de concentrés est de 39 € / 1000 L (la référence est à 44 €/1000L).
Il est fortement suggéré de calculer la marge sur coût alimentaire en complément, puisqu’elle donne un autre regard sur les intérêts économiques de la ration. Elle est de 300 € / 1000 L, pour un prix du lait à 360 € /1000L. La marge sur coût alimentaire par vache est bonne : 6,5 € par animal par jour.
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Après quelques jours de transition alimentaire, l’éleveur confirmera la pertinence de cette ration, notamment via :
- l’objectif de production laitière que son troupeau a atteint
- une relance de la rumination
- une faible récurrence des signes d’excès d’azote
- un intérêt économique favorable, qui permet de limiter l’utilisation de tourteau de soja et maximiser le pâturage.
Il aurait aussi été possible d’intégrer du sorgho fourrager dans cette ration.
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