Les oligo-éléments sont présents en toute petite quantité dans l’organisme des vaches laitières. Mais les bovins en ont véritablement besoin.
Les carences peuvent d’ailleurs causer des troubles importants sur leur santé.
Liste des oligo-éléments nécessaires en vaches laitières
Les oligo-éléments nécessaires aux vaches sont :
• Cuivre
• Zinc
• Iode
• Sélénium
Et dans une moindre mesure,
• Manganèse
• Cobalt
• Molybdène
Leur teneur est exprimée en partie par million (ppm) ou en milligramme (mg). Soyez vigilants sur les unités lorsque vous comparez les apports d’un CMV (complément minéral vitaminique) avec les besoins de vos animaux !
Rôles des oligo-éléments
Chaque oligo-élément joue un rôle dans l’organisme.
Ils peuvent être à l’origine de carences ou d’excès, qui causent alors une baisse de productivité ou l’apparition de diverses pathologies au sein d’un élevage.
Source : Conseil en Agriculture
Interactions entre oligo-éléments
Il existe aussi des interactions entre chaque oligo-élément. Si un oligo-élément est en déficit dans l’organisme, alors cela peut bloquer la bonne valorisation d’un oligo-élément, présent en quantité suffisante, avec lequel il est en interaction.
Certains éléments chimiques peuvent réduire la biodisponibilité de certains oligo-éléments.
C’est notamment le cas de :
• Excès de soufre réduit la biodisponibilité du cuivre et du sélénium
• Excès de molybdène réduit la biodisponibilité du cuivre et du sélénium
• Excès de fer réduit la biodisponibilité du cuivre
Il est donc recommandé de vérifier régulièrement les teneurs en soufre, fer, manganèse et molybdène de la ration ainsi que de l’eau d’abreuvement.
Intérêts des oligo-éléments en vaches laitières
Le risque d’apparitions de symptômes dus à des carences en oligo-éléments évolue selon l’âge de l’animal.
Les problèmes de santé chez les jeunes animaux sont dus, majoritairement, à des carences chez la mère sur 3 oligo-éléments :
• Le sélénium → pour limiter les risques de myopathie, de mortinatalité et de diarrhée
• L’iode → pour limiter les risques d’échec de vaccination
• Le cuivre → pour limiter les risques de retard de croissance
Chez les animaux adultes, les carences en oligo-éléments sont particulièrement à surveiller pour :
• Le zinc → pour limiter les troubles de production laitière, et troubles locomoteurs
• L’iode → pour limiter les troubles de production laitière et la rétention placentaire
Recommandations et besoins des vaches
Les recommandations varient selon les sources scientifiques.
Nous avons fait le choix de se baser sur celles du Nutrient Requirements Council (NRC) 2001, à la pointe des dernières recherches scientifiques sur les minéraux en vaches laitières aux Etats-Unis :
Les besoins en sélénium sont de 0,3 mg/kg de MSI, ce qui est sensiblement plus élevé que les recommandations INRA (0,1 mg/kg de MSI). Pensez à bien complémenter tous les animaux en sélénium.
Teneurs des fourrages
La majorité des fourrages français sont déficients en oligo-éléments. Il est évident que s’il n’y a pas de CMV distribué, on peut conclure à un probable déficit d’apports en oligo-éléments.
Source : Création par Conseil en Agriculture. Données issues des tables INRA 2007.
Il est donc fortement conseillé de faire analyser tous les fourrages de la ration, en demandant spécifiquement l’analyse des oligo-éléments. Le coût de l’analyse n’est pas augmenté lorsque la méthode d’analyse demandée est en infra-rouge.
Rapprochez-vous si nécessaire de notre nutritionniste indépendant pour vous appuyer dans l’interprétation des données.
Poudre, granulés ou bolus ?
La vache n’a pas la capacité de stocker les oligo-éléments dans son organisme, sauf pour le zinc et le sélénium.
Il est donc recommandé de préférer faire des apports quotidiens que des cures.
Les bolus ne sont donc pas conseillés pour couvrir les besoins en oligo-éléments. Préférez l’utilisation de poudre ou granulés ou minéral liquide, à intégrer quotidiennement à la ration.
Nature des protections
La protection des oligo-éléments vise à limiter les blocages entre oligo-éléments au sein du rumen.
Il existe 2 types de protections des oligo-éléments lors de leur fabrication :
- Les non-organiques : connus sous le nom de « sulfate de … » ou « oxyde de … » ou « chlorure de … »
- Les organiques : connus sous le nom de « chélates de … »
Les oligo-éléments organiques sont plus proches de la forme sous laquelle les oligo-éléments se trouvent dans la nature. Ils offrent ainsi une meilleure absorption et une meilleure utilisation.
Il est donc conseillé de privilégier la distribution d’oligo-éléments sous forme organique. Lisez donc bien les étiquettes de vos CMV pour privilégier ceux composés de « chélates de … » plutôt que des « sulfates de … ».
Comment vérifier si mon troupeau est carencé ?
Les analyses sanguines sont les analyses les plus utilisées et celles validées par le consensus scientifique. Avec un prélèvement de sang sur la veine jugulaire, une analyse individuelle donnera le résultat le plus juste. Evitez le prélèvement sur la queue pour limiter les souillures.
Vous pouvez aussi commencer par un prélèvement sur le troupeau, en sélectionnant un nombre d’individus représentatifs.
Attention, le procédé d’analyse par le poil et/ou les urines n’a pas été validé scientifiquement. Les résultats peuvent être influencés par la méthode de prélèvement. Aucune valeur de référence n’existe à ce jour.
Conclusion
Souvent négligée, la complémentation en oligo-élément des troupeau bovins est pourtant un enjeu crucial dans la bonne santé des animaux. Retenez que 4 oligo-éléments sont importants (cuivre, zinc, sélénium et iode) à tous les stades de vie de l’animal.
Il suffit de faire analyser tous les fourrages de la ration et de couvrir les besoins en oligo-éléments avec un apport quotidien.
En cas de besoin, rapprochez-vous de votre conseiller d’élevage ou nutritionniste indépendant.